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Maurice de la PORTE
(Paris, 1531 - 23 avril 1571)



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Fils d’imprimeur, comme l’était Robert Estienne…
« Je desire que tu sçaches, Lecteur, comme j’ay fait ce recueil d’Epithetes, m’amusant à lire les plus fameus poëtes François, outre lesquels j’ay leu pareillement en prose les meilleurs autheurs traduits en nostre vulgaire. […] j’ay composé le present œuvre : auquel (sans arrogance je parle) tu trouveras possible dequoi repaistre ton esprit, en attendant que par une seconde edition je te puisse entierement rassasier, si j’aperçoi que ce mien premier labeur te soit agreable. […] Voiant que beaucoup d’Epithetes accomodez à divers noms et dictions estoient difficilement intelligibles, et que faute de les entendre ils pourroient estre inutiles, j’ai adjousté quelques annotations, lesquelles j’ai tirees non de mon cerveau, mais principalement du Calepin, du dictionnaire poëtique et historique, de la Chronique des Chroniques, des vies de Plutarque, des commentaires de Muret, et Belleau sur les amours de Ronsard, de l’Histoire universelle du monde de nostre Cosmographe Belle-forest, de la Cosmographie de Munstere, des Commentaires de Matthiole sur Dioscoride, et des œuvres de plusieurs sçavants personnages. […] Car jaçoit que dès ma tendre jeunesse on m’eut dedié aux lettres, et que je les eusse ardemment poursuivies, neantmoins tant pour complaire à mes parens, qu’afin de m’asseurer quelque honeste moien de vivre, mes estudes ont esté si souvent interrompues et longuement discontinuees, qu’au lieu d’avoir maintenant reputation entre les hommes doctes, je suis forcé de me contenir dans les limites de mon ignorance ».
Ainsi commence l’avertissement au lecteur des Epithètes de Maurice de la Porte, publiées en 1571.



Maurice de la Porte est né à Paris en 1531. Fils de Jean de la Porte, un imprimeur, et de Catherine Lhéritier, il a deux frères Ambroise et Antoine et une sœur Jeanne. A la mort du père en 1548, l’imprimerie est reprise par l’épouse. Puis lorsque cette dernière décède, c’est l’aîné des trois enfants, Ambroise, qui hérite de l’affaire familiale.



…Et comme lui, un amoureux des belles lettres

Comme il le souligne dans son avertissement, Maurice de la Porte a eu une éducation d’homme de lettres. C’est un amoureux des belles lettres. Sur la prière du vicaire François Pierron, il compose ses Epithètes. Dans la dédicace consacrée à ce dernier, « Monsieur M. FRANCOIS PIERRON, GRAND VICAIRE DE Monseigneur l’abbé de Molesmes », il éclaire son propos :
« …il me souvient qu’aiant entre mes mains les doctes œuvres de monsieur de Ronsard, prince de tous les poëtes François, je fus tellement amorcé de sa douce-grave poëtique science, que jamais ne les abandonnai que premierement je n’en eusse extrait les Epithetes, lesquels je voiois par lui si proprement accomodez : lesquels dis-je outre la grace, force, et vertu qu’ils donnent à sa poësie, ils servent grandement à l’explication d’icelle. […] Pour ceste cause continuant à lire ordinairement noz meilleurs autheurs françois, et tirant d’eux ce qui estoit propre à mon sujet, j’ai executé vostre commandement avec tel devoir, qu’aujourdhui je prends la hardiesse de me presenter devant voz ïeux, pour (s’il faut ainsi parler) en recquerir acte ».




Genèse des Epithètes

S’inspirant avant tout de Jean de Ravisi Tixier et de son Epitheta de 1524, il constitue un relevé d’épithètes issus des œuvres de différents auteurs, de Ronsard en particulier. Il avoue également avoir consulté le Dictionnaire latin, grec, italien, français, espagnol ( 1545 ) d’Ambroise Calepin, grand précurseur en lexicographie.
On trouve cinq éditions posthumes des Epithètes en 1571, 1580 et 1581 chez Gabriel Buon à Paris, puis en 1602 et 1612 chez Pierre Rigaud à Lyon. Ces différentes éditions sont quasiment toutes semblables, si ce n’est de légères variantes orthographiques.


Elisabeth Cournot
Adeline Maurice
Carine Timmerman